Publié dans Politique

La société civile à la France - La restitution des îles Eparses est une question de dignité, de justice et de droit inaliénable  

Publié le lundi, 14 juillet 2025

« Alors que la France célèbre sa propre liberté et souveraineté le 14 juillet, nous lui rappelons qu’il est temps de respecter celles des autres. La liberté, l’égalité, la fraternité commencent par le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. » Tel a été le message adressé par la société civile malagasy à l’ancienne puissance coloniale, à l’occasion de sa fête nationale célébrée hier.

Dans un communiqué, la société civile a salué la République française dans ce sens. Mais elle a aussi rappelé à celle-ci de respecter la souveraineté malagasy sur ses îles Eparses. « Nos vœux républicains s’accompagnent de notre appel à la restitution totale inconditionnelle à Madagascar des îles Eparses malagasy », lit-on dans le communiqué.

 

Lors de la deuxième session de la Commission mixte franco-malagasy tenue à Paris le 30 juin dernier, plus de 900 organisations de la société civile (OSC) malagasy a formulé un message réaffirmant qu’il est temps pour la France de respecter la souveraineté malagasy sur ses îles.

Hier encore, elles ont clamé que la République française un est berceau des droits de l’homme et, de ce fait, ne peut continuer à ignorer l’appel à la justice historique du peuple malagasy. « Les îles Eparses font partie intégrante de notre territoire national. En tant que membre de l’Organisation des Nations Unies, la France doit honorer la résolution 34/91 de son Assemblée générale demandant la restitution des îles Eparses. Ce geste ne serait seulement un acte fort attendu, aussi bien de réparation que de respect de la souveraineté de Madagascar ».

La société civile dénonce alors la persistance d’une administration française sur les Nosy malagasy qui reste toujours un symbole de la continuité coloniale inacceptable. « Pendant que vous festoyez sous les feux d’artifice, une partie de notre territoire national – les îles Eparses – demeure toujours sous votre contrôle ».

Les OSC malagasy ont rappelé avec fermeté que les résolutions de l’ONU ne sont pas décoratives. Elles mettent l’accent sur l’abolition immédiate et inconditionnelle du colonialisme sous toutes ses formes et la résolution 34/91 appelle clairement à la restitution des îles Eparses à Madagascar.

L’attente a trop duré soixante-cinq. Soixante-cinq ans après le retour de l’indépendance, la République de Madagascar est privée de son droit souverain sur une partie de son territoire toujours annexé par l’ancienne puissance coloniale. Le différend est vu comme un vestige colonial incompatible avec le discours républicain de Paris.

Les OSC ont insisté que la souveraineté n’est pas sélective. « On ne peut prôner le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes en le refusant à d’autres », ont-elles clamé haut et fort. Pour elles, la liberté ne se partage pas à moitié et la France ne peut célébrer la liberté en maintenant l’occupation d’un territoire qu’elle sait ne pas lui appartenir.

La société civile a martelé que les îles Eparses sont bien malagasy et que leur restitution est une question de dignité, de justice et de droit inaliénable. « En ce 14 juillet, nous, les OSC malagasy, vous adressons donc nos vœux les plus sincères que la République française soit fidèle à ses propres principes », souligne le communiqué.

 

Recueillis par M.R.

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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